Une conférence sur la vidéosurveillance à réécouter
18 décembre 2008 — vidéosurveillance

Il y a un an, près de 120 citoyens attentifs se pressaient à la conférence qui clôturait les rencontres-assises « Debout contre la surveillance ». Voici enfin l’enregistrement sonore de cette soirée passionnante.

Eric Heilmann, maître de conférence à l’ULP, Muriel Ory, doctorante en sociologie et Philippe Merlet, militant anti-caméras, participaient à cette conférence co-organisée avec Attac Strasbourg. Pour écouter l’enregistrement, il suffit de cliquer sur l’icône tout en-bas. Et pour vous y retrouver dans cette heure et demi, quelques repères temporels :

  • On a dû zapper l’excellente intervention de Philippe Merlet, qui présentait les éléments techniques des différents systèmes de vidéosurveillance à Strasbourg, difficilement compréhensibles sans les images.
  • Pendant 4 minutes, c’est un bout d’intervention d’Eric Heilmann, sur l’absence de possibilité de contrôle démocratique de la vidéosurveillance.
  • Vers 4 minutes, intervention fort intéressante de Muriel Ory, dont le travail porte sur l’acceptation ou le refus des caméras par les usagers de l’espace urbain. Elle insiste notamment sur le fait, qu’après réflexion, les gens n’ont pas d’avis tranché sur le sujet (à contrario des plébiscites sondagiers) et qu’une caméra peut provoquer un sentiment de sécurité ou de danger suivant les circonstances, les moments et les lieux.
  • À 17 min 55 s, une série de questions et d’interventions, notamment à propos d’un sondage très orienté commandé par le ministère de l’Intérieur, de la multiplication des moyens de traçage, signe d’une société de small brothers, plus que de Big Brother, et enfin du rapport à l’image en général dans notre société.
  • À 38 min 35 s, intervention d’Eric Heilmann, chercheur strasbourgeois qui s’est spécialisé dans l’étude de l’efficacité de la vidéosurveillance. Il parle, entre autres choses, de l’ennui des opérateurs devant des murs d’écran, de statistiques manipulées (la ville ne dit pas que « la délinquance baisse autant dans le quartiers non vidéosurveillés que dans les quartiers vidéosurveillés »).
  • À partir de 59 minutes et des brouettes : questions sur les chiffres (quantité, coûts, etc.) ; intervention d’Alain Jund, alors candidat des Verts et aujourd’hui adjoint au maire d’une municipalité qui continue l’extension du réseau de caméras (65 min 30 s) ; évocation par Eric Heilmann de l’évolution des discours de justification de la vidéosurveillance (70 min 35 s) ; celle-ci est-elle un enfant du cinéma, « tous des personnages, tous des avatars » (79 min 20 s) ?

Absence quasi totale d’études d’efficacité, statistiques manipulées, fuite en avant technique, affaires juteuses, débat confisqué, contrôle démocratique impossible, espace public qui se calque sur l’espace marchand franchisé, privatisation de notre sécurité, délits de sale gueule démultipliés : la vidéosurveillance, outil magique pour problèmes politiquement éludés, en a pris pour son grade.

Ça marche pas ? Mais télécharge (download en english) donc VLC ! Compte rendu de ces contre-assises : Les langues se délient sur ces yeux qui nous épient... Depuis lors : Vidéoprotection, piège à moutons !


Enregistrement sonore de la conférence « Ras les caméras » du 13 novembre 2007
Ogg Vorbis - 38.5 Mo