La rue libre, le temps d’une après-midi
25 octobre 2008

Un petit récit et des photos de l’édition strasbourgeoise de Rue libre, la journée nationale des arts de la rue. La CREP y a mis son grain de sel, caméras de surveillance et réappropriation de la chaussée.

Démarrage sur le coup de 10 h : à 8 ou 9 nous embarquâmes le matériel dans trois charrettes à vélo, direction la place Gutenberg. Nous installâmes tout le binz : un groupe fit un passage au bord de l’Ill, fort agréable bien que périlleux, pour remplir la quarantaine de bouteilles en plastoc qui allaient servir de leste aux poteaux des caméras. À midi, notre ponctualité exemplaire nous permit d’être prêt : une forêt de panneaux d’interdictions surmontés de caméras se dressait sur le chemin des passants.

Une rue libérée grâce à la vidéoprotection

Jouer de la musique le cul sur le trottoir, afficher ses idées sur un mur, écrire un mot d’amour à la craie, tout est interdit et les caméras boules veillent. Difficile de s’exprimer librement dans des rues sous vidéosurveillance... Heureusement que la vidéoprotection la remplace ! C’est rassurant, plus besoin de nous poser trop de questions, d’ailleurs les experts du comité d’éthique le feront à notre place. Ça évitera de parler de caméras de surveillance dans les conseils de quartiers, il y a des sujets plus importants, comme les crottes de chiens.

La compagnie Le bruit qu’ça coûte proposait aux acheteurs, nombreux au centre-ville ce jour-là, de s’allonger dans un transat muni d’un casque à brushing sonore, pour écouter le spot promotionnel du « Gutenberg Center » où nous nous trouvions. Il y eut aussi des cochons grouineurs, un chevalier dans sa tour échappé du Puy du Fou, un tour de manège général, etc. Et surtout une conférence fort réjouissante sur les méfaits de la lecture. Lire rend asocial, détruit les forêts et peut produire des individus subversifs. « Arrêter de lire, c’est possible » : comment et que faire des bouquins inutiles ?

Une déambulation musicale marquante

Et nous avons bien ripaillé. Tellement qu’il fallut se mettre en branle super rapidos pour démonter les caméras et préparer le blanc d’Espagne, avant le départ de la déambulation en fanfare et batucada. Des pieds-tampons et des roues de vélo montées sur des manches à balais nous permirent de laisser au sol les traces de notre joyeux passage. Et peut-être de suggérer au quidam, arrivant là quelques heures plus tard, que la rue peut être un lieu de vie et pas juste de circulation automobile ? Les craies aussi firent des miracles sur la chaussée : une frénésie d’écriture s’est emparée de tous ceux à qui nous en avons distribué.

Arrivée à 16 h place de l’Université, après un arrêt devant l’Opéra et place de la République. Passa par là un tradeur fou en manque de fric, heureusement retenu par une grosse chaîne. Après quoi, nous allâmes boire quelques bières plutôt que d’assister aux débats...Une journée réussie, même si nous nous attendions à ce qu’il y ait plus de compagnies avec davantage de spectacles. Heureusement qu’il y avait ces artistes du Jura avec leur chouette conférence sur les livres.

Quinze minutes de souvenirs d’une joyeuse journée ensoleillée : Rue Libre ? à Strasbourg. Sur le site de la Falar : compte rendu, photos, vidéos, sons, diaporama, revue de presse et cadavre exquis.


Les panneaux sous les caméras
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Diaporama de la compagnie « Le Bruit qu’ça coûte »
Ogg Vorbis - 2.7 Mo

Forêt de caméras
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Ne réfléchissez pas
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Filez droit
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Gare au(x) gorille(s)
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Méfiez-vous des inconnus
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Sur la chaise à porteur de la Cie Envers et contre tout
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Non rentable
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