DNA : « Illkirch / Zones de rencontre : le maire fait les présentations »
10/06/2009

La Ville d’Illkirch-Graffenstaden vient d’instaurer six zones de rencontre qui donne la priorité au piéton sur les voitures - plus besoin de trottoir - et limite les véhicules motorisés à 20 km/h.

Plantée devant le panneau à fond bleu qui vient de faire son apparition à l’angle de la rue Chateaubriand et de l’avenue André-Malraux, Marie-Louise Stiefvater, 79 ans, reste perplexe. « Alors je vois bien le piéton en grand, le vélo et la voiture en plus petit. Je me dis donc que le piéton est prioritaire. Mais la limitation à 20 km/h, elle est pour qui ? »

Le piéton est prioritaire sur le vélo qui est prioritaire sur la voiture

Le maire Jacques Bigot explique rapidement à son administrée de quoi il retourne. « Le décret autorisant la création de zones de rencontre date de juillet 2008. Nous venons d’en instaurer six en ville. Il reste à faire beaucoup de pédagogie sur le sujet », pointe l’édile.

Pour ceux qui ne connaîtraient ni le panneau, ni le concept, « en zone de rencontre, le piéton est prioritaire sur le vélo, qui est prioritaire sur la voiture, elle-même limitée à 20 km/h », résume Jacques Bigot.

Afin d’éviter que l’innovation ne tourne au carnage, les zones créées par arrêté municipal rues des Charmilles, Joseph-Kessel, George-Sand, Marcel-Proust, Albert-Camus, Erckmann-Chatrian et chemin du Routoir accueillent peu de circulation automobile.

« Une zone de rencontre n’a aucun sens sur une voirie où le trafic est très dense. Il faut voir au cas par cas », avance Philippe Carbiener, l’adjoint en charge de l’écologie et des espaces publics.

L’expérimentation pourrait se prolonger dans les rues du vieil Illkirch. « Actuellement, c’est en zone 30 : la voiture et le piéton ont chacun leur espace. Est-ce qu’une zone de rencontre fonctionnerait mieux, il faut voir », s’interroge Jacques Bigot.

Supprimer les trottoirs

« Les quartiers d’habitat ancien n’ont pas été conçus pour la voiture, les trottoirs sont souvent réduits à la portion congrue. La zone de rencontre nous permet, lors d’opérations de rénovation, de supprimer les trottoirs sans mettre les piétons en danger », complète Philippe Carbiener.

Ce nouvel outil permet aussi de clarifier les droits des uns et des autres sur des voiries au statut parfois ambigu. Reste à voir comment les usagers se l’approprient.

Manuel Plantin