Cette manifestation avait pour but de manifester notre refus : du gaspillage d’énergie et des matières premières utilisées pour des prospectus souvent jetés sans même avoir été regardés ; de la pollution accentuée par l’accroissement du volume des déchets ; du mépris de notre liberté (l’autocollant « anti-pub » apposé sur notre boîte aux lettres est peu respecté).

Nous demandions aux pouvoirs publics l’adoption d’une loi garantissant le respect des autocollants antipublicitaires, comme c’est déjà le cas au Portugal, en Allemagne, à Bruxelles,... ainsi que la mise en place d’une taxe pour les distributeurs, leur faisant supporter le coût réel du traitement des déchets engendrés.

Quelques chiffres

110 millions d’euros par an en retraitement des prospectus.

18 milliards d’imprimés sans adresse distribués chaque année dans les boîtes aux lettres en France, soit 1 million de tonnes dont 85 % de publicité et 15 % de journaux gratuits (source Ademe).

Si 5 % des Français faisaient le choix de ne plus recevoir d’imprimés publicitaires, ce seraient 40 000 tonnes de papier épargnées soit 4 fois le poids de la tour Eiffel.

Compte rendu

Le 11 décembre 2004, à Strasbourg, nous étions à peu près une centaine. Nous n’avons pu évaluer le tonnage de prospectus déversés mais le tas était au moins 3 fois plus gros que le déversement de juin dernier (voir les photos) pour un nombre un tout petit peu plus important de participants.

Le déversement était organisé par le CREP (Collectif de Réappropriation de l’Espace Public), avec l’aide d’Attac Strasbourg et de Greenpeace Strasbourg. L’information était relayée par ces structures et d’autres associations locales, plusieurs collages d’affichettes avaient été organisés auparavant sur les panneaux d’affichages libres et dans les cafés pour inviter le grand public.

À 14 h, place du Corbeau, et ce pendant trois heures environ (et même sous la neige), motivés par la Fanfare d’Attac Strasbourg rebaptisée pour l’occasion Fanfare Anti-pub, le tas de prospectus refusés s’est élevé. Des pannneaux expliquaient l’initiative, nous avons distribués des autocollants Stop Pub sérigraphiés par nos soins aux touristes français et étrangers, nombreux en cette période de l’année. Une table proposait des documents d’information gratuits (documents d’Attac Strasbourg sur l’idéologie publicitaire, 4 pages d’Attac sur les pratiques de la grande distribution, articles du Monde diplomatique sur le sujet, des kits photocopiés de la campagne « démarques-toi » des Casseurs de pub, des articles tirés de la revue Silence, etc.).

À 15 h : la compagnie du Potimarron (théatre-forum) avait préparée une scénette montrant des personnes envahies par des prospectus qui peu à peu agonisent sous ces derniers.

L’action prenait un relief particulier à Strasbourg, ville s’autoproclamant capitale de Noël (sous titrée « le sens du partage », sic !), et où les limites du délire consummériste sont chaque année repoussées. Le centre-ville, de mi-novembre à janvier, n’est plus qu’un centre commercial à ciel ouvert, tout est « disney-isé », les habitants n’ont plus qu’à déserter ces quartiers, ou se faire tout petit, ou bien encore de « jouer » au touriste-consommateur.

Dans ce contexte, notre action fut médiatisée localement : reportage sur l’action dans le journal de France 3 Alsace du soir (3–4 minutes, sujet traité en troisième position), les DNA (Dernières Nouvelles d’Alsace) ont couvert de manière « polie » cette manifestation (grande photo et petit article). Cinq jours après, un membre du CREP a été recontacté suite au déversement, pour une interview sur l’ultra-consumérisme et les fêtes de fin d’année, toujours par les DNA (article paru le 19 décembre).