Vélorution d’automne
22 octobre 2005 — vélo

Rendez-vous samedi 22 octobre à 15 heures place Broglie pour le départ de la première vélorution strasbourgeoise, une joyeuse manifestation à bicyclette pour partager le plaisir de rouler à vélo et récupérer l’espace accaparé par les bagnoles. Bien-sûr, ceux qui affectionnent les rollers, le skate board, la trottinette, le monocycle ou le tricycle, les personnes en fauteuil roulant, les joggeurs, les cavaliers, bref tous ceux qui se déplacent sans moteur (l’interdiction ne vaut pas pour les fauteuils électriques, bien sûr) sont tous les bienvenus ! Amenez votre trompette, votre déguisement de dinosaure, et un goûter à partager après la balade.

L’usage du vélo en ville est certes mieux développé à Strasbourg qu’ailleurs, mais celui-ci n’a trouvé de place qu’à côté de la voiture, au lieu de lui prendre sa place. En dépit des catastrophes déjà engendrées par le dérèglement climatique et des conflits provoqués par la raréfaction du pétrole, malgré les millions de personnes tuées ou blessées chaque année dans le monde victimes d’accidents de la circulation ou de la pollution de l’air, le nombre des automobiles, toujours plus polluantes et plus encombrantes, ne cesse d’augmenter. Depuis des décennies, politiques et industriels ont adapté la ville à la voiture : aujourd’hui 80 % de l’espace public lui est dévolu, nos rues sont congestionnées, notre air vicié, nos cités sont devenues invivables. Il est grand temps d’adapter la ville à ses habitants, piétons, cyclistes, personnes à mobilité réduite et utilisateurs de tout autre véhicule sans moteur : c’est l’objectif de la vélorution !

Les revendications des joyeux vélorutionnaires

Strasbourg est toujours citée en exemple en matière d’aménagements pour le vélo, mais depuis quelques années plus rien ou presque ne bouge. Et pire, rien n’est fait pour remettre en cause la place de la voiture en ville, la situation se dégrade même. Des mesures s’imposent :

- Plus d’arceaux, moins de parkings

Le nombre des arceaux, qui permettent d’attacher solidement sa monture et évitent l’utilisation, gênante pour les autres et en particulier pour les mal-voyants, des poteaux pour cadenasser son vélo, doit être largement multiplié. Plus il y en aura, plus les habitants seront enclins à utiliser leur bicyclette, et de la même manière moins il y aura de parkings, moins il y aura de voitures : les nouvelles implantations doivent donc remplacer des places de stationnement ! De plus, le nombre des arceaux doit correspondre à celui des habitants de chaque rue, ainsi qu’à la capacité des équipements qui y accueillent du public.

- Des réseaux verts inter-quartiers

La voiture confisque l’espace urbain aux piétons, aux cyclistes, aux personnes à mobilité réduite, aux enfants qui ne peuvent plus jouer dans la rue, aux amateurs de roller et de skate board : nous demandons la création d’un réseau vert de rues reliées entre elles et réservées aux seuls usagers sans moteur, comme cela existe déjà dans d’autres villes, et bientôt Paris, et qui s’étendra d’un bout à l’autre de l’agglomération, sans oublier les liaisons inter-quartiers.

- Tolérance zéro pour les bagnoles

Ce concept est à la mode pour stigmatiser les victimes de la dégradation actuelle de la situation sociale, mais il ne s’applique pas aux automobilistes qui enfreignent la loi, dans une ville où la présence des forces de l’ordre est pourtant forte. Nous réclamons la verbalisation et la mise en fourrière systématiques des véhicules garés sur des pistes cyclables, des passages piétons ou des places pour handicapés.

Ces revendications sont peut-être utopistes, mais elles sont loin d’être irréalistes ! Elle exigent de nos élus un peu de courage politique, et surtout des citoyens une forte mobilisation, lors des vélorutions bien sûr mais aussi dans leur pratique quotidienne.

Goûtez au vélo en ville, et vous ne pourrez plus vous en passer !

Aujourd’hui le vélo est encore sous utilisé en ville, malgré ses atouts évidents. Pour l’usager, il permet d’économiser du temps et de l’argent, il ne connaît ni les embouteillages ni les difficultés de stationnements, et il maintient en forme. Pour la collectivité, il ne génère ni pollution ni bruit, n’utilise que peu d’espace et ne nécessite pas des aménagements très coûteux. Alors, vous êtes coincés dans un bouchon ? Il est temps de goûter les avantages de la bicyclette !

- Gagnez du temps

En ville, si l’on compare la durée des trajets porte à porte, le vélo sort presque toujours gagnant : en effet, la vitesse moyenne d’une voiture en ville ne dépasse guère 20 km/h et il faut aussi compter le temps perdu pour trouver à se garer. Et si l’on ajoute encore les heures gaspillées à travailler pour pouvoir se payer une bagnole, la différence devient abyssale... En France, un trajet sur deux fait moins de 3 kilomètres, soit environ 12 minutes en pédalant, et un déplacement sur quatre en automobile est inférieur à 1 kilomètre, soit 4 minutes de bicyclette. Faire ses courses en pédalant c’est si rapide ! Il suffit d’adapter son engin pour porter des provisions.

- Économisez vos sous

Une voiture qui roule en ville coûte 0,40 euros du kilomètre, sans compter les frais de parking, ajouter encore un tiers de carburant en plus pour un trajet court avec le moteur froid, et un tiers supplémentaire avec la climatisation. Faire le taxi chaque jour pour ses enfants, dont l’école et la garderie sont à trois kilomètres, revient ainsi à plus de 1000 euros par an ! Il existe pourtant des ramassages scolaires à pied ou en vélo, nommés pédibus ou vélobus, à organiser entre parents d’un quartier.

- Pétez la forme

Le cycliste, en se faufilant dans les bouchons et en prenant son air bien au-dessus des pots d’échappement, respire nettement moins de polluants qu’un automobiliste qui, enfermé dans un véhicule souvent à l’arrêt, stagne au milieu des gaz toxiques, et cela bien que l’effort dû au vélo exige d’inhaler plus d’air. Par ailleurs, une demi-heure de marche ou de bicyclette par jour réduit de moitié le risque d’accident cardio-vasculaire et diminue le stress. La pratique du vélo facilite la digestion, l’irrigation du cerveau, le maintien musculaire, et le développement neurosensoriel.

- Redevenez humain

Le cycliste est en contact avec son environnement : le temps qu’il fait, les saisons, sa ville, les passants et les autres cyclistes. Il se rend facilement chez ses amis, dans les commerces de proximité et les associations de son quartier. De plus, c’est un mode de transport économique, accessible aux plus démunis, qui réduit les inégalités sociales d’accès à la cité. Bref, le vélo est un instrument de reconquête de la ville et il développe la convivialité.

Un modèle de bicyclette bien choisi et régulièrement entretenu ainsi qu’un équipement adéquat permettent de faire ses courses, transporter un enfant, se prémunir du vol de l’engin, ou encore de se protéger de la pluie et du froid. On le voit, le vélo n’est pas seulement un loisir estival fort agréable, c’est aussi un moyen de transport urbain à part entière, utilisable en toutes saisons, qui devrait logiquement prendre en ville la place de la voiture.

Voici le compte rendu et les photos de la balade à vélo qui a conclu les 5 jours pas pareils : Vélorution : répétition générale. Idem pour la vélorution d’automne.


Affiches A4
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Autocollants
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Tracts d’annonce
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Tracts détaillés
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Affiches A3
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