Un Crépeur interpellé pendant une manif parce qu’il craie-ait !
5 avril 2006 — affichage libre

Ce méchant manifestant anti-loi sur « l’égalité des chances » a osé écrire à la craie sur le bitume : « Sarkosite = Villepinose aiguë » ! C’est honteux. Heureuseument les forces de l’ordre, en la personne de cinq valeureux gaillards au torse bombé, ont interpellé ce voyou.

Cette « Sarkosite = Villepinose aiguë » faisait référence à une action drôlissime de la BAC, la Brigade Activiste des Clowns.

Dans leur fourgonette, les policiers ont trouvé sur le contrevenant, en plus de la craie, une arme blanche : un Opinel numéro 8 ! Oulalala ! « Parce que je rentrais de randonnée dans les Vosges et que j’en avais besoin pour mon casse-croûte » a argué le délinquant. C’est ça. Il a été conduit au commisariat et menotté, bien fait !

Malheureusement la loi n’est pas assez sévère avec ces pratiques militantes extrêmes, et les crayonnages ne peuvent être pénalisés...

Mais qu’attend donc notre bien-aimé ministre de l’Intérieur, notre Zorro, pour légiférer et organiser la détection des comportements à risque de ces crayonneurs dès l’âge de 3 ans, en mettant par exemple à l’écart de la société tous les enfants traçant des marelles dans la cour de récré !

Notre sauvageon du jour a donc dû signer un procès verbal pour port d’arme blanche illégal et a été relaché. Il n’y aura, pour le plus grand malheur de la société, probablement aucune suite. Scan-da-leux !

En solidarité avec cet individu dangereux, pendant toute la manifestation, des inscriptions à la craie ont fleuri sur le parcours, des manifestants se ravitaillant même en craies dans les magasins qu’ils croisaient le long du parcours ! Ci-dessous quelques photos de ces bijoux.

Merci donc la Police, grâce à vous, l’usage de la craie comme moyen d’expression simple, non dégradant et peu honéreux est définitivement popularisé !

Pour information, les textes législatifs semblent n’avoir jamais envisagé que des militants soient assez pacifistes pour utiliser la craie, qui ne dégrade pas la surface sur lequel elle se dépose. Articles extraits du Code Pénal :

Article 322-1

La destruction, la dégradation ou la détérioration d’un bien appartenant à autrui est punie de deux ans d’emprisonnement et de 30000 euros d’amende, sauf s’il n’en est résulté qu’un dommage léger.

Le fait de tracer des inscriptions, des signes ou des dessins, sans autorisation préalable, sur les façades, les véhicules, les voies publiques ou le mobilier urbain est puni de 3750 euros d’amende et d’une peine de travail d’intérêt général lorsqu’il n’en est résulté qu’un dommage léger.

Article 322-2

L’infraction définie au premier alinéa de l’article 322-1 est punie de trois ans d’emprisonnement et de 45000 euros d’amende et celle définie au deuxième alinéa du même article de 7500 euros d’amende et d’une peine de travail d’intérêt général, lorsque le bien détruit, dégradé ou détérioré est :

1º Destiné à l’utilité ou à la décoration publiques et appartient à une personne publique ou chargée d’une mission de service public ;

2º Un registre, une minute ou un acte original de l’autorité publique ;

3º Un immeuble ou un objet mobilier classé ou inscrit, une découverte archéologique faite au cours de fouilles ou fortuitement, un terrain contenant des vestiges archéologiques ou un objet conservé ou déposé dans un musée de France ou dans les musées, bibliothèques ou archives appartenant à une personne publique, chargée d’un service public ou reconnue d’utilité publique ;

4º Un objet présenté lors d’une exposition à caractère historique, culturel ou scientifique, organisée par une personne publique, chargée d’un service public ou reconnue d’utilité publique.

Dans le cas prévu par le 3º du présent article, l’infraction est également constituée si son auteur est le propriétaire du bien détruit, dégradé ou détérioré.

Lorsque l’infraction définie au premier alinéa de l’article 322-1 est commise à raison de l’appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposée, de la personne propriétaire ou utilisatrice de ce bien à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, les peines encourues sont également portées à trois ans d’emprisonnement et à 45000 Euros d’amende.

En clair : si on estime qu’il y a un dommage léger dans le cas d’une inscription à la craie, il va falloir poursuivre tous les gamins qui font, de manière non autorisée, des marelles sur les trottoirs et autres voies publiques ; si on considère que ce n’est pas la même chose, c’est qu’on se réfère au contenu et l’article 322-1 ne parle que de la forme ; quant à l’article 322-2, les inscriptions dont on parle ici en sont loin... En gros, soit notre Crépeur va en prison avec tous les gamins qui jouent à la marelle, soit personne !

Voir sur ce même sujet : Résister, c’est craier !


Sarkosite ? Villepinose ?
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Le Crépeur enchristé
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La craie vaincra
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Craie pour ennemie
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Danger usage de craie
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Arrêtez-moi !
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La craie vivra
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