Ici comme ailleurs...
29 juin 2006 — vélo

« À Strasbourg, le vélo c’est capital » ? Voilà ce que la municipalité voudrait nous faire croire pour l’arrivée du Tour de France.

Certes il y a plus de pistes cyclables ici qu’ailleurs, certes il y a plus de cyclistes. Mais ce n’est pas parce que la situation est catastrophique ailleurs qu’elle est bonne ici. D’autant qu’elle empire de jour en jour.

Parce qu’ici comme ailleurs les cyclistes se sentent quotidiennement agressés par les véritables rois de la route que sont les automobilistes.

Ici comme ailleurs on culpabilise et verbalise les cyclistes qui ne respectent pas un code de la route écrit par et pour les automobilistes. L’aménagement urbain est pensé avant tout pour la bagnole.

Ici comme ailleurs les parkings pullulent, au détriment d’espaces de vie collective.

Ici comme ailleurs c’est l’automobile qui a, dans les faits (par son volume, par son bruit, par la peur qu’elle inspire), la priorité sur tous les autres usagers de la route.

Ici comme ailleurs les cyclistes se voient quotidiennement griller la priorité par ces machines sans visage, sans voix, ces machines effrayantes, surpuissantes et destructrices, les bagnoles.

Ici comme ailleurs les feux de signalisation sont réglés pour la circulation automobile, jamais pour la circulation piétonne et cycliste.

Ici comme ailleurs de nombreuses personnes renoncent à utiliser leur vélo en semaine par peur des voitures.

Ici comme ailleurs les cyclistes risquent leur peau, risquent leurs os, chaque fois qu’ils se retrouvent sur une chaussée sans piste cyclable.

Ici comme ailleurs c’est bruits de moteur, klaxons et coups de frein, c’est pots d’échappement et odeurs pestilentielles.

Ici comme ailleurs la politique - collective et individuelle - du tout-voiture a transformé les rues, lieux de rencontres, en routes, en simples lieux de circulation.

Ici comme ailleurs on se contente de trottoirs et de pistes cyclables de largeur minimale, alors qu’on privilégie des chaussées voitures de 2x2 voies.

On dit que la bicyclette est la petite reine. Mais c’est une mini reine, celle qui se fait marcher dessus par la méga reine, la reine autoritaire, mégalomane et destructrice, celle que personne n’a le droit ou le pouvoir d’ignorer, celle qui pourrit notre présent, celle qui menace notre avenir, la bagnole.

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