Il y a vélo et vélo

Cette réappropriation du mobilier communicationnaire urbain clôturait les crépeuses activités liées au Tour de France : vélorution d’été, discussion autour du Tour, club de supporters des cyclistes du quotidien, communiqués de presse.

La Communauté Urbaine de Strasbourg (CUS) avait fait fabriquer deux centaines de vélos en métal pour habiller les espaces verts et instaurer un teasing depuis plusieurs semaines : « Le Tour » arrive, soyez heureux, c’est formidable, c’est populaire, c’est sympa, c’est tout nous (nous : les Strasbourgeois), c’est tout nous (nous : l’UMP strasbourgeoise). Il s’agissait pour nous (nous : les crépuEs) de différencier les cyclistes du Tour et les cyclistes urbains du quotidien, et les valeurs portées par ces deux pratiques que la com’ de la CUS amalgamait.

Il nous a paru opportun de « finir le boulot » : nous avons accroché sur une cinquantaine de ces décorations des petites seringues en carton avec du scotch. Et — coup de bol ? — une énorme affaire de dopage pré-Tour est sortie ce jour-là, avec exclusion de la course de tous les favoris. Notre initiative décorative ne pouvait pas mieux être à propos !

Récidive commu-niquante

La CUS a pris pour habitude d’utiliser l’espace public soit comme support de sa propagande, soit comme espace exclusivement remanié en direction des touristes. Comme si ces espaces lui appartenaient, alors qu’ils sont à tout le monde, et en priorité aux Strasbourgeois.

À l’actif de la CUS, on mettra les pompeux aménagements estivaux de la place Kléber, les emphatiques décorations de fin d’année, quelques quartiers qui étouffent de trop de fleurs, des sucettes publicitaires qui « accompagnent » les trajets des transports en commun placées sur les trottoirs, d’immenses accroches publicitaires de la ville sur les batiments de l’Aubette, et depuis plus d’un an un risible chrono décomptant les jours qui nous séparaient du départ du Tour de France.