Par ici les bonnes soupes du monde
17 décembre 2006 — autour du don

Rebelote cette année pour les fameuses soupes du monde de l’AHQG. C’est l’idée parfaite, ces soupes offertes aux habitants et aux passants, dans un esprit désintéressé ! Un « sens du partage » bien différent de celui qu’affiche le marché de Noël.

Le matin, à l’invitation de l’AHQG donc, différentes associations préparent des soupes plus ou moins délicieuses, plus ou moins exotiques. L’après-midi, elles installent tables, bancs et auvents sur une place, dans la rue. Et le tour est joué : les gens arrivent, sont servis, discutent ingrédients et saveurs, se conseillent. Cette année encore, les cuistots se sont surpassés : caldo verde du Portugal, soupe aux lentilles rouges de Turquie, soupe d’orge perlé d’Iran, soupe de betteraves aux abricots et à la crêpe, soupe thaï au poulet de Thaïlande.

Pas loin des marmites fumantes, une table, un tas d’objets : livres, coquetiers, cassettes vidéo, CDs, appareils électriques, jeux de société, selles de vélo, vêtements, etc. Une zone de don, où chacun prend et dépose ce qu’il veut.

Encore une autre table, des chaises et une foultitude de peluches. On s’approche et on comprend : il s’agit de fabriquer sa propre peluche. Il faut passer par une destruction en règle des peluches existantes : et vas-y que je t’arrache les bras, que je te coupe la tête. Une vielle dame refuse de séparer la tête et le corps d’un charmant kangourou, une plus jeune dame le fait à sa place, avec bonheur. Ensuite, il faut assembler au moins trois parties de peluches différentes pour n’en faire qu’une, une chimère, un monstre, et pouvoir l’emporter chez soi.

Et si le résultat est épatant (les créations deviennent de vrais personnages, avec une gueule et restent en mémoire), le processus de fabrication est particulièrement grisant, même pour les moins sados d’entre nous… Aidés par des couturières et couturiers balèzes, les ignares de la couture que nous sommes, qui ne nous servons de nos dix doigts que pour saisir des objets préfabriqués, s’éclatent à ajouter un groin à une tête de mouton, des pâtes de cigogne à un corps d’ours, une tête d’écureuil à un corps de mouton, une queue de tigre à un corps de requin… De quoi bien s’amuser ou s’horrifier en découvrant les créatures naissantes.

Il était peut-être là le sens du partage strasbourgeois, tant vanté par les plaquettes publicitaires du marché de Noël, et que la CREP à cherché en vain au cours de déambulations dans l’hypermarché de Noël ? Fallait rester avec les assos de quartiers, celles qui font vraiment vivre la ville, celles qui permettent de rigoler ou de parler avec des vieux, des jeunes et des enfants, tout simplement. Bin oui, ça paraît mièvre, mais c’est pas faux.


Par ici la bonne soupe !
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Zone de don
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Une table pleine de peluches démantibulées
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