Pourquoi on a fait ça ?

Parce qu’une place est un lieu de rassemblement, pas un simple lieu de passage entre deux magasins et qu’elle appartient avant tout à celles et ceux qui l’occupent.

Parce que le centre-ville est injustement confisqué aux habitants par les publicitaires, les marchands et les voitures. Connaissez-vous des lieux de rassemblement gratuits, sympas, conviviaux au centre-ville de Strasbourg ?

Parce que la fête, c’est nous qui la décrétons, pas le service Animation et vie sociale de la CUS, et c’est pour nous qu’on la fait, pas pour appâter le touriste ou faire le spectacle.

Parce qu’on a envie de rencontrer des gens, de discuter avec eux de la façon dont on vit dans notre ville, et que faire un pique-nique où tout le monde est convié et où chacun apporte ce qu’il peut permet aux gens de se regarder un peu plus, voire de se parler !

Parce qu’en s’amusant avec un ballon au centre-ville, on éprouve bien plus de plaisir et d’épanouissement qu’en faisant du shopping.

Parce qu’organiser un pique-nique dans un endroit inhabituel surprend, étonne, pose question, et qu’on manque un peu trop de surprises dans notre quotidien.

Que retirer de ce premier pique-nique ?

Que c’est une franche réussite, tous les participants semblent y avoir pris du plaisir, il y avait assez à manger et à boire, l’emplacement place Broglie était bien choisi (c’est facilement accessible, on avait de la place pour jouer, c’est un lieu de passage).

Pour les passants qui ont eu la curiosité de s’approcher, ils ont eu droit à des explications, à une invitation à se joindre à nous, à boire un verre ou prendre une part de gâteau. Beaucoup se sont arrêtés 5 minutes pour regarder de quoi avait l’air tout ce petit monde. D’autres se sont installés un petit moment. En tout cas, tous ceux avec qui on a parlés ont été enthousiastes et nous ont apportés leur soutien.

Avec l’article des DNA, on a l’impression qu’on était une bande de copains et de copines « à se taper un délire » sur la place Broglie. Mine de rien, c’était un peu ça à certains moments. On était quand même là pour nous amuser ensemble, et les passants ont pu parfois être « perplexes » en effet, mais tant mieux après tout.

L’idéal aurait été que tous acceptent de s’asseoir, de discuter plus longuement ou de jouer avec nous, plutôt que de rester une nouvelle fois passifs, comme si on n’était là que pour l’animation, pour le spectacle. Mais peut-être faut-il passer par là, peut-être qu’il nous faut d’abord montrer qu’on peut le faire, peut-être qu’à force de voir ce genre de rassemblement, ces passants deviendront des convives.