Les rois de la rue, c’est nous ! À compter d’aujourd’hui, les impériales bagnoles sont détrônées et les gueux, cyclistes ou piétons, reprennent ces 90 % de la chaussée qu’elles monopolisaient : les enfants jouent sur les parkings devenus déserts, les publicités pour grosses cylindrées sont remplacées par des espaces de création spontanée, les marchands de voitures se recyclent dans le vélo... C’est la royale vélorution ! Rendez-vous le 12 janvier à 14 heures devant le musée d’art moderne.
Les rois de la route squattent la rue : chaque jour à travers la ville, alors que la chaussée et pléthore de places de stationnement leur sont déjà réservées, des milliers de voitures utilisent, en toute impunité, pistes cyclables et trottoirs comme autant de parkings ! Le diaporama ci-dessous, réalisé par deux ou trois cyclistes seulement, au hasard de leur déplacements quotidiens, en témoigne tristement. Mais aujourd’hui l’empire de la bagnole s’effondre, vive la royale vélorution !
Jusqu’ici, laquais et cires-culasse du roi moteur — industries du bétépé et de la bagnole, publicitaires et journaux, bref, tous ceux pour qui les tonnes de dioxide de carbone ne pèsent pas lourd face au pognon — veillaient à ce que la vérité ne soit jamais révélée. Raté, les pistons ne seront plus à la fête ! Car la nocivité clinquante du monstre, qu’aujourd’hui nous faisons tomber, est désormais connue de tous : destruction du climat, embonpoint citadin exponentiel, dîme exorbitante — l’impôt paye les routes, l’hospitalisation des accidentés et allège les charges des usines de voitures — dont il se repaît, imaginaire réduit à un désir de puissance illimitée, etc. Le roi moteur est nu et ses méfaits sont connus.
Il est grand temps de libérer les piétons enfermés dans les voitures ! Le roi du toujours plus — de déplacements, d’achats, de croissance, et finalement de pollution, d’exploitation, de travail à la con — qui fonce dans le mur du plus rien du tout, l’auto-soliste individualiste est désormais ringard. Place aux rois de la rue, auto-nomes sans moteur, à pieds, à vélo ou en transports en commun : le mur est derrière nous, parce que nous changeons de sens !
Rois, reines, cavaliers, valets sont bons pour les oubliettes. Piétons, cyclistes et autre lents, nous sommes enfin libres de jouer nos petits numéros. L’ordre des cartes est inversé ! Et nos gestionnaires tartuffes voudraient que nous leur attribuions une nouvelle couronne pour six ans ? Que nenni, à nous tous la couronne suprême : ce sont eux qui doivent nous servir, et non l’inverse. Il est temps de jouer cartes sur table : que tous les prétendants au fauteuil de maire fassent leurs propositions ; quant à nous, nous les enquiquinerons sur la base, par exemple, des 13 propositions pour le vélo de la CREP.
Rendez-vous, dûment déguisés et surtout couronnés, samedi 12 janvier 2008 à 14 heures devant le musée d’art moderne et contemporain pour le départ de la royale vélorution ! Surtout, couvrez-vous bien... En effet, le vélo, c’est possible et agréable toute l’année, à condition de bien s’équiper.
Vous pouvez aussi ramener des galettes et des thermos à partager à la fin, après 16 heures derrière le palais des Rohan, pour un pique-nique des 100 $ : nous fêterons ensemble l’entrée dans l’ère du pétrole cher ! Ce sera l’occasion de discuter de notre société fondée sur le tout bagnole, de relocalisation de l’économie, des transports en commun et du roi vélo... Alors, fêtons les 100 $ le baril !
Ci-dessous, le diaporama des autos mal garées. À voir : Collectif pour le maintien du service vélo dans les TER 200 sur la ligne Strasbourg-Bâle. À coller : Autocollants anti-bagnoles. À méditer : Petit tour du vélo à Lyon. À rêver : Remplacer une autoroute urbaine par une rivière ? Ça été fait, à Séoul ! À fêter : Fête des 100 $ le baril de pétrole. A regarder : les photos du compte rendu démocratique du royal cortège.