Vélorution d’hiver
21 janvier 2006 — vélo

Trop froid pour enfourcher sa petite reine ? Ah que nenni, le vélo se pratique en toute saison : avec une bonne paire de moufles, une écharpe et un bonnet à pompon, c’est la vélorution d’hiver ! Elle partira à 16 h le samedi 21 janvier 2006 de la place Broglie. Ce sera une balade à vélo « manifestive » et lumineuse. N’oubliez pas votre thermos de chocolat chaud pour se revigorer à l’arrivée.

Ce sera la seconde vélorution strasbourgeoise, une joyeuse manifestation à bicyclette pour partager le plaisir de rouler à bicyclette et récupérer l’espace accaparé par les bagnoles. Bien-sûr, tous les autres véhicules non motorisés seront les bienvenus !

Une vélorution lumineuse

Parce que la vélorution est une bonne idée ! Parce que nos vélos produisent de la lumière. Parce que ce sera joli. Parce qu’être visible sur un vélo ça peut sauver la peau.

Equipez votre monture du maximum de loupiotes, fonctionnant si possible grâce à votre dynamo, car face à la disparition progressive des énergies fossiles, il nous faudra bien utiliser des énergies non épuisables... comme nos jambes !

Santé, quartiers et « Dakar »

Le parcours de la vélorution d’hiver et les arrêts commentés qui le ponctueront seront plus particulièrement axée sur trois thèmes.

- Pollution automobile et la santé

À Strasbourg on estime que 70 décès pourraient être évités chaque année en diminuant la teneur de l’air en particules fines.

- L’équipement des quartiers

Le manque d’infrastructures pour le vélo est en effet patent dans certains quartiers périphériques.

- Le « Dakar »

Comme nombre de vélorutions dans d’autres villes, nous dénonçons cette mascarade d’aventure qui pollue l’air et les esprits, et invitons chacun à de vrais défis : abandonner sa voiture ou sa moto, faire du vélo, de la marche...

Pot d’échappement et santé

Benzène, particules diesel, métaux lourds, monoxyde de carbone, oxydes d’azote... la liste des polluants sortant des pots d’échappement est longue, sans compter les composés secondaires qui en dérivent (dont l’ozone, résultat de l’action du soleil sur la pollution automobile). Leurs effets sur la santé ont été largement démontrés : risques de cancer du poumon, de problèmes respiratoires ou cardiaques ; ils favoriseraient même les réactions allergiques.

Selon une étude européenne de 2002 (cf. APHEIS : Monitoring the effects of Air Pollution on HEalth In Europe), en ramenant la teneur en particules dans l’air à 20 microgrammes par mètre cube (au lieu de 23), 70 décès pourraient être évités chaque année à Strasbourg, ainsi que 21 hospitalisations pour des maladies respiratoires et 11 pour des problèmes cardiaques. Boulevard Clémenceau, l’air est nocif 196 jours par an, cette pollution de fond n’est pas autant médiatisée que les pics d’ozone de l’été, mais a pourtant des conséquences très sérieuses à long terme !

Quelle solution ? Faire du vélo : c’est bon pour la santé, en particulier pour celle des autres !

Une liaison cyclable inter-quartiers dangereusement modifiée

Les pistes cyclables en site propre de part et d’autre de la rue Georges Wodli permettent la traversée des voies ferrées et de l’autoroute A35 : elles relient le centre-ville aux quartiers de Cronenbourg et Hautepierre. Pour l’arrivée du TGV en 2007, la construction d’un parking de 1300 places est prévu sur l’ilôt entre le boulevard Wilson et les voies SNCF, avec deux accès : l’un depuis le boulevard Wilson, l’autre par la rue Georges Wodli.

Pour mieux comprendre les explications qui suivent, reportez-vous au schéma qui se trouve au bas de cette page et à la présentation officielle du parking Wodli.

« L’accès au parking public TGV se fera de la manière la plus directe possible depuis l’autoroute A35, la rue du Rempart, ou le boulevard Wilson » est-il écrit dans le projet soumis à l’enquête publique jusqu’au 27 janvier 2006. Cet accès replacera l’actuelle piste cyclable depuis le pont sur le Fossé des Remparts jusqu’au tunnel sous les voies ferrées : vélos et voitures déboulant de l’A35 circuleront ensemble ! Seul un trottoir étroit sera conservé sous le tunnel. La nouvelle voirie coupera le trajet des cyclistes continuant vers le tunnel cyclable débouchant rue des Magasins. L’entrée et la sortie du parking couperont les flux de vélos allant vers le boulevard Wilson. Les traversées cyclables du carrefour avec la rue des Remparts, prochainement ouverte à la circulation, resteront quant à elles hasardeuses.

« Les trajets ont été pensé pour faire gagner le plus de temps possible aux voyageurs... » au détriment des circulations douces locales, notamment de cette liaison inter-quartiers fortement utilisée. D’autres solutions ont-elles été envisagées ? Pourquoi construire un nouveau parking alors que les parking relais sont sous utilisés ?

Les revendications des joyeux vélorutionnaires

L’usage du vélo en ville est certes mieux développé à Strasbourg qu’ailleurs, mais celui-ci n’a trouvé de place qu’à côté de la voiture, au lieu de lui prendre sa place. La politique actuelle de notre municipalité vise à adapter la ville à la voiture plutôt qu’adapter la ville à ses habitants. Strasbourg est toujours citée en exemple en matière d’aménagement pour le vélo, mais depuis quelques années plus rien ou presque ne bouge. Un projet de réaménagement des boulevards extérieurs avec intégration de pistes cyclables a été étudié mais est resté sans suite après le changement de municipalité.

- Strasbourg zone 30

Même si nous estimons que les transports en commun et les modes de transports doux doivent devenir prioritaires au plus vite, et qu’il subsiste quelques pistes bagnolables, il nous semble réalisable à court terme que l’ensemble de la ville passe en zone 30 pour réduire le bruit, la pollution, les accidents.

- Plus d’arceaux, moins de parkings

Le nombre des arceaux, qui permettent d’attacher solidement sa monture doit être largement multiplié. Plus il y en aura, plus les habitants seront enclins à utiliser leur bicyclette, et de la même manière moins il y aura de parkings, moins il y aura de voitures : les nouvelles implantations doivent donc remplacer des places de stationnement !

- Des réseaux verts inter-quartiers

Nous demandons la création d’un réseau vert de rues reliées entre elles et réservées aux seuls usagers sans moteur, comme cela existe déjà dans d’autres villes, et qui s’étendra d’un bout à l’autre de l’agglomération.

- Haro sur les autos pas réglos

Les véhicules garés, même pour cinq minutes, sur des pistes cyclables ou des passages cloutés font encourrir des risques aux vélos et aux piétons : leur mise en fourrière devrait être systématique. C’est le cas pour les places handicapés et on observe un vrai effet dissuasif.

Goûtez au vélo en ville, et vous ne pourrez plus vous en passer !

Aujourd’hui le vélo est encore sous utilisé en ville, malgré ses atouts évidents. Pour l’usager, il permet d’économiser du temps et de l’argent, il ne connaît ni les embouteillages ni les difficultés de stationnements, et il maintient en forme. Pour la collectivité, il ne génère ni pollution ni bruit, n’utilise que peu d’espace et ne nécessite pas des aménagements très coûteux. Alors, vous êtes coincés dans un bouchon ? Il est temps de goûter les avantages de la bicyclette ! Le vélo est un instrument de reconquête de la ville et il développe la convivialité.

À lire : Cyclopolis, ville nouvelle. Quid des précédentes éditions ? La « répétition générale », c’est par . La vélorution d’automne, c’est par ici. Et enfin : L’épopée de la grande vélorution d’hiver racontée aux cyclistes frileux.


Schéma du projet rue Wodli
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Tract explicant la vélorution et ses revendications
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Planche d’autocollants
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Affichettes de la vélorution d’hiver
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