Vélorution d’été
24 juin 2006 — vélo

Le départ de la vélorution d’été sera donné le 24 juin à 14 heures sur le parking de France 3, place de Bordeaux ! Le parcours empruntera les mêmes rues que le prologue du Tour de France, mais en sens inverse ! Quelle coïncidence ! N’oubliez pas votre casse-croûte à partager pour le goûter final !

- Ici comme ailleurs

Ici comme ailleurs les cyclistes ne sont pas les rois de la chaussée. La méga reine, c’est la voiture.

- Le Tour de France est-il vraiment cycliste ?

Entre les valeurs de l’actuel Tour de France et la pratique quotidienne urbaine du vélo, il y a un énorme fossé.

- Les « Tour-istes » et les vélorutionnaires

En quoi les vélorutionnaires que nous sommes se démarquent des « Tour-istes » : société de compétition, gloire aux moteurs, folklorisation de la France, aspirateur à subventions...

- Nos joyeuses revendications

La politique actuelle de notre municipalité vise à adapter la ville à la voiture plutôt qu’adapter la ville à ses habitants. Le tout enrobé dans un discours « vert »... Stop à cette « éco-pollution » !

- Discussion : « Autour du Tour »

Le lundi 26 juin à 19 h sur la place Kléber, avec William Gasparini, sociologue du sport.

Ici comme ailleurs

« A Strasbourg, le vélo c’est capital » ? Voilà ce que la municipalité voudrait de nous faire croire pour l’arrivée du Tour de France. Certes il y a plus de pistes cyclables ici qu’ailleurs, certes il y a plus de cyclistes. Mais ce n’est pas parce que la situation est catastrophique ailleurs qu’elle est bonne ici. D’autant qu’elle empire de jour en jour.

Parce qu’ici comme ailleurs les cyclistes se sentent quotidiennement agressés par les véritables rois de la route que sont les automobilistes.

Ici comme ailleurs on culpabilise et verbalise les cyclistes qui ne respectent pas un code de la route écrit par et pour les automobilistes. L’aménagement urbain est pensé avant tout pour la bagnole.

Ici comme ailleurs la politique — collective et individuelle — du tout-voiture a transformé les rues, lieux de rencontres, en routes, simples lieux de circulation.

Ici comme ailleurs, on dit que la bicyclette est la petite reine. C’est effectivement une mini reine, qui se fait marcher dessus par la méga reine, celle qui pourrit notre présent, celle qui menace notre avenir, la bagnole.

Le Tour de France est-il vraiment cycliste ?

« A Strasbourg, le vélo c’est capital » claironne la Mairie. Mais il y a plusieurs façons de considérer le vélo. Entre les valeurs de l’actuel Tour de France et la pratique quotidienne urbaine du vélo, il y a un énorme fossé. Fossé que la municipalité strasbourgeoise et le groupe Amaury — organisateur du Tour — voudraient gommer, en prétendant que les deux sont intimement liés. On sait que c’est faux.

Les « Tour-istes » et les vélorutionnaires

- Sport & société de compétition

Le Tour est un emblème puissant du sport de compétition, sur lequel se calquent de plus en plus nos sociétés occidentales néo-libéralisées jusqu’au bout des pédales. Culte de la performance, de la croissance (il faut toujours être « en progression »), de l’individu « courageux » (sous-entendu, les autres sont des mollusques), gloire au vainqueur qui écrase tous les autres (les vaincus sont invisibles ou juste pitoyables), médicaments plus ou moins légaux pour « tenir le rythme », petits arrangements plus ou moins légaux pour « être au top »...

Ce qui se passe dans le sport de haut-niveau, le sport de compétition n’est pas bien différent de ce qui se passe dans la société, dans le travail. Écraser l’autre, affirmer sa supériorité, voilà tout ce qu’on nous demande.

Nous, cyclistes du quotidien, n’aspirons pas à doubler systématiquement le cycliste qui nous précède, roulons à notre allure et sommes dopés à la joie de vivre et à la convivialité. Le cycliste est « accessible », il peut s’arrêter, discuter, flâner, sourire et mener oisivement ses trajets quotidiens (quel anti-productif !).

Il participe à la pacification de la chaussée (un conflit impliquant une voiture s’arrange souvent moins facilement et les coups de sonnette des cyclistes sont plus musicaux qu’agressifs). Le cycliste quotidien ne cherche pas à être le premier, en vélo comme dans la vie, et l’injonction de croissance, de « progression » se trouve profondément rembarrée par son comportement.

- Le Tour cycliste, emblème de l’emprise de la voiture !

Le Tour veut nous faire croire qu’il porte les valeurs du « vélo » en démarrant à Strasbourg. Quelle farce ! Le Tour a été créé par le magazine L’Auto, ancêtre de L’Equipe. La société Amaury organise aussi le « Dakar », symbole de la pollution inutile et du néo-colonialisme. Ainsi, très logiquement, sur le « Tour », pour une poignée de « forçats de la route », il faudra compter 2200 véhicules polluants.

Dont 200 dans la caravane publicitaire. Le Tour est un « produit d’appel » très efficace : la gratuité et la popularité du spectacle cachent en réalité une opération économique d’ampleur, pour les sponsors et pour le groupe organisateur. Cette situation plus que critiquable, soit on s’en accommode, soit on s’en révolte.

Nous, vélorutionnaires, opposons notre mode de déplacement à la bagnole individuelle. Nous considérons le matraquage publicitaire socialement nocif : il est inutilement énergivore et dangereux pour le cerveau (consommez toujours plus et vous existerez un peu plus, mon oeil !). Pour faire nos courses nous pouvons nous rendre à pied ou à vélo sur les marchés acheter des produits de saison, dans les magasins de nos quartiers. Pas besoin de pub, pas besoin de bagnole !

- Pendant ce temps là...

Le Tour, couplé cette année à la Coupe du monde de football, forme une oeillère médiatico-sportive. Mais pendant ces deux mois, le monde continue de tourner... Nous, cyclistes et citoyens, aimons faire faire du sport tous les jours à nos jambettes et à notre tête !

- Folklorisation de nos vies

Le Tour participe à la folklorisation de la représentation de nos régions, corollaire de sa normalisation galopante. Sur le Tour, la France est belle, elle se disney-ise.

Ici, le monde entier découvrira la petite France, mais la vraie France, la France des petites vies, la sous-France, les quartiers, toutes les choses formidables qui s’y passent, le monde n’en aura même pas idée. Le Tour ne passe pas par ces quartiers, ou il y passe trop vite.

On comprend que le mal-nommé « tandem » qui dirige Strasbourg soit à l’aise avec ce constat, il pratique cette politique du tout communicationnel, tout-marchand, tout-folklore mieux que personne.

Nous, cyclistes et citoyens, hors du champ des caméras, participons à la vie de nos quartiers.

- Des investissements pour le vélo ? Oui mais seulement pour ceux du Tour...

Le Tour est un aspirateur à fric. Le département du Bas-Rhin a dépensé 200 000 euros pour accueillir cette mascarade. La ville de Strasbourg, au moins 1,2 millions (pour enlever puis remettre des ronds-points pour... 2 jours !). A qui la municipalité a-t-elle refusé des subventions pour pouvoir financer le Tour (associations, centres socioculturels, etc.) ?

Nous, vélorutionnaires, attendons toujours que des pistes cyclables utiles soient réalisées par cette municipalité. Nous réclamons depuis longtemps une batterie de mesures en faveur du vélo et sommes pour une sortie radicale du tout-bagnole. Nous proposons des solutions. Mais le « tandem » semble sourd, à croire que les ding-ding de nos sonnettes de vélos sont couverts par les vroum-vroum des pollueurs...

Nos joyeuses revendications

Nous, vélorutionnaires strasbourgeois, rappelons qu’ici l’installation de pistes cyclables ou de lignes de tram s’accompagne de boulevards à bagnoles, de tronçonnages d’arbres, de parcs et de forêts, de création de nouveaux parkings, ou de la relance du GCO (grand contournement ouest). Mais la CUS axe toute sa communication sur l’« écologie » ! Quelques eco-mesurettes ne font pas le poids face au pouvoir renforcé de la bagnole ! Stop à son « éco-pollution » !

Nous réclamons toujours urgemment plus d’arceaux et moins de parkings, des réseaux verts inter-quartiers, des boulevards extérieurs cyclables, Strasbourg classé en « zone 30 » et invitons les pouvoirs locaux à prendre des mesures limitant fortement la circulation automobile : notre santé se dégrade, l’air est considéré comme nocif à Strasbourg près de 200 jours par an !

À noter : une discussion à l’air libre

Une discussion-débat, aura lieu lundi 26 juin à 19 h sur la place Kléber. Il s’agira d’échanger autour du Tour de France, des différentes formes de sport, du rôle et des liens de ce dernier avec notre vie de tous les jours et notre société. Avec William Gasparini, sociologue du sport.

Le débat : Discussion & débat : Autour du « Tour ». À voir : le compte rendu de la vélorution de printemps ; une sacrée coïncidence à Paris le vendredi 12 mai 2006... et le portail des vélorutions françaises. Enfin : le récit de la vélorution d’été.


Affichettes de la vélorution d’été
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Autocollants de la vélorution d’été
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Tract de la vélorution d’été
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Le tandem maillot jaune !
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