Nous n’étions pas 700 comme contre le GCO, mais un peu plus de quarante, dont six policiers à vélo venus vélorutionner pendant leur heures de service. En nous rassemblant un vendredi à l’heure de la débauche, nous comptions bien n’être pas trop nombreux pour nous faufiler à l’aise au milieu des embouteillages, comme tous les soirs. Opération réussie, même si le vendredi les bouchons sont moins apocalyptiques que les autres soirs, ce qui nous déçut presque.

Nous on avance et on ne paye pas l’essence

C’est ce que proclamait l’une des affichettes dont nous nous étions affublés, en plus de timides déguisements de clown. Une autre disait : « Une auto coûte une journée de travail par semaine. » De quoi faire cogiter les conducteurs immobilisés dans leur voiture, sur le lent chemin pour rentrer du turbin ? Pour pousser le bouchon, nous leur offrîmes la réclame de Marabout Biclou (plagiée chez les vélorutionnaires de la capitale) et le publicité, pas du tout mensongère, ci-après.

Économisez 5000 euros par an !

C’est ce que proclamait notre prospectus, qui donnait la recette miracle : « Abandonner votre voiture & achetez un vélo ! : Achat, crédit, essence, assurance, entretien, contrôle technique, taxe carbone, parking, péage... La bagnole coûte une fortune. Il faut travailler une journée par semaine, juste pour la payer ! Pour elle, nous dilapidons chaque année 10 à 20 fois le prix d’un vélo (qui se répare pour presque pas un rond et durera toute une vie). Polluer moins pour travailler moins et gagner autant ? Oui, grâce à la bicyclette, symbole de convivialité, d’autonomie, de frugalité ! Alors, pédalons à la reconquête de notre bonheur. »